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  • Arianna Sanesi

Pour une pratique de l’esprit



Il n’est jamais facile de rencontrer l’autre, surtout quand, arrivés à un âge mûr de son parcours de vie, les structures, les cages émotionnelles, posent beaucoup de restrictions pour se laisser aller à l’expérience humaine.

La rencontre entre Arianna et moi a eu lieu dans des circonstances tout à fait particulières, curieuses à certains égards. Nous nous sommes rencontrées de manière très contemporaine, par le biais d’un canal social, après avoir posté un message dans lequel j’écrivais que ma vie en perpétuel déplacement était enfermée dans une valise. Quelque chose à distance nous a parlé, et alors on s’est rencontrées pour boire un thé chez elle.


A partir de ce moment, une succession illogique d’événements a tissé nos vies, des amours difficiles, des personnages insolites dans nos vies, des visions du monde, des signes du zodiaque égaux de nos pères, prénom insolite mais égal de nos mères... et maintenant le même prénom de nos nouveaux amours... C’est vraiment bizarre!

Nous nous sommes rencontrées plusieurs fois jusqu’à arriver à notre première collaboration, "Sibilla", un projet qui nous unit depuis trois ans sous le nom d'"Esprit de l’Escalier", une façon de dire françaises que notre cher Diderot nous a suggéré (les français savent bien de quoi nous parlons)...


Personnellement, j’ai toujours vécu l’expérience de ma pratique artistique de manière très solitaire, croyant qu’au fond ma mission était de résister à la logique du temps, en restant loin, très loin du prétendu marché de l’art.


Je ne sais pas ce que je suis vraiment, artiste ou photographe? Photographe ou artiste? J’ai arrêté d’y penser depuis longtemps...

Ce qui m’importe c’est de pratiquer l’art de mon esprit à travers mon âme.

Je crois fermement que vivre l’expérience de l’art est avant tout faire de sa vie une forme d’art (c’est peut-être rhétorique de le penser, mais l’assumer est vraiment un vrai défi).

Il y a quelque temps, je suis entrée dans une pharmacie de mon quartier parisien, et pendant que je discutais avec le pharmacien de diverses questions, il m’a demandé quel travail je faisais. Je lui ai répondu d’être une artiste (mais j’étais moi-même en doute sur ma réponse), alors il m’a dit que j’étais très chanceuse parce que j’utilise mon âme pour travailler, et lui travaille avec l’esprit ; C’est diffèrent il m’a dit !!! Cet homme ne sait pas qu’il est entré dans les personnes les plus importantes de ma vie. Je n’ai jamais cessé de penser à ce qu’il m’a dit. J’y pense tous les jours. Il ne sait pas qu’il m’a donné une grande responsabilité. Cultiver mon âme, pour pouvoir la donner aux autres. C’est une grande mission ! J’essaierai d’être à la hauteur...

Nous n’avons pas la possibilité de choisir les personnes que nous rencontrerons sur notre chemin, mais nous pouvons certainement choisir qui laisser rester. J’aime penser que la rencontre avec Arianna et la naissance de notre projet Esprit de l’Escalier servent à toutes les deux, malgré nos différences et nos parcours de vie, à comprendre que lorsque nous apprenons à cultiver notre esprit, nous pouvons atteindre l’âme, nous mettre en paix avec nous-mêmes en répondant à la vie à travers notre art, photographique, artistique, méditatif ou quoi que ce soit.

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